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Publié par acchantonnay

Vendredi 15 juin 23 H 50 Aurillac,
Le halo des frontales va bientôt démarrer, traversant les hordes de spectateurs amassées de part
et d’autre des rues du centre ville d’aurillac, enfumées pour l’occasion par des feux de Bengale.
Je suis entré dans le SAS de départ, accompagné de mes comparses, à savoir: Pierre (sur un
genou) Benoit (sur une cheville) Manu (en adversaire sérieux, vu la forme olympique du
bipède)Philippe (avec deux épaules encore en fonction pour le moment...) Etienne( en forme),
Jérôme un ami de NEVERS (le pauvre) et Pierrick (maintenu par une petite vingtaine de côte en
bon état).
Le départ de l’UTPMA est imminent.
Je m’enfonce dans la masse avec Manu, un petit discours du Cantalou organisateur, qui invite
toutes les femmes à partir devant! Une veille de fêtes de pères!!! Incroyable, déjà des places de
perdues... Il en profite pour nous annoncer un D+ de 5270m environ pour 105 KM, sur les 5500
annoncés. En bons Râleurs on s’exclame murmure « ouiii, euuuhh nous et ben on a payé pour
5500 m, si c’est comme ça on fera deux tours tant pis » sans savoir à ce moment-là que le
Cantalou n’est pas un menteur, mais un SUPER menteur.
Manu essaye de me faire croire que les feux d’artifices en cours et la musique sont l’oeuvre de ses
admirateurs à l’occasion de ses 45 ans... Bref, le coup de feu retentit, la course tant attendue est
belle et bien lancée, nous sommes Samedi 16 juin, il est 00H01.
Le premier Kilo est encombré par la bonne humeur des spectateurs, il fait chaud sur le bitume de
la ville. Très rapidement, la chimie du revêtement laisse place à la verdure et la roche
désorganisée des chemins de montagne, ça déroule tranquillement jusqu’au premier
ravitaillement ou des spectateurs anisés nous supportent en secouant des cloches d’alpages,
l’ambiance est au top!
Je suis en forme, le but est d’arriver frais à la base de vie au 55 eme Kilomètre. Musique dans les
oreilles je monte le plomb du cantal accompagné de la fantaisie militaire de Bashung, alors que le
soleil cherche à se montrer entre le brouillard et les ombres des sommets environnants. La rosée
sur les plantes d’altitude recrée l’ambiance du film AVATAR au passage des faisceaux de
frontales. De la vapeur s’échappe des silhouettes des concurrents, la fraîcheur est présente. On
slalome entre les pierres et les vaches qui ne se dérangent pas du tout, elles nous observent...
Le soleil se lève un peu avant d’attaquer la descente sur SUPER LIORAN (la fameuse base de
vie).
Manu est parti devant quelques kilomètres auparavant, je ne sais pas ou se situent mes copains.
Je pointe à la station en forme, après une descente défoncée et mono trace, ou je retrouve Manu,
qui s’apprête à repartir, pas au mieux de sa forme.
Je prends mon temps, change de t Shirt, de chaussettes, je mange un sachet froid dégueux mais
‘plein de forces’, c’est toujours mieux que ma mixture soupe aux légumes d’hiver/jambon blanc
congelé introduite dans une pom’potes, essayée pour l’occasion.
Après une pause de 45 min, je repars en passant un coup de fil à ma femme qui m’annonce
l’abandon de trois de mes copains. Il doit être 9h30, je commence à avoir des signes de manque
de sommeil...
La suite de la course est plutôt sympa, sentiers sur les crêtes, avec vue dégagée sur les massifs.
Le puy Mary est en vue, les montées passent plutôt bien, les descentes quant à elles, me donnent
du fil à retorde. A ma grande surprise, je n’arrive pas à me lâcher, le terrain est trop technique
pour ma foulée (ce qui ne convient pas à mes genoux ).
Arrivé en bas du Puy Mary, mes oreilles me signalent une ‘bande d’agités’ avec un drapeau
vendéen et des Klaxons, ils ont l’air de me connaître! En effet il s’agit de mes collègues qui ont
abandonné, accompagnés des épouses et enfants de Manu et Pierre, quelle ambiance! C’est
hyper réconfortant de se sentir suivi. Après quelques mots, je repars pour la dernière partie qui va
s’annoncer ‘différente’ pour moi.
Paysages nettement moins agréables, beaucoup moins d’énergie, je suis trempé de sueur et j’ai
froid, mais heureusement, les ravitos sont symboles de réconfort et me servent de tremplin pour
le reste de la course.
Pierrick, sous l’emprise de mes yeux de cocker semi-décédé, me passe son t shirt, ses gants (il
fait 20 C° mais je porte des gants???) et un coupe vent, sur l’avant dernier ravitaillement ou j’ai
rejoins un Manu presque neuf. Nous allons terminer ensemble. Benoit trahi par sa cheville, fait
également parti des hurluberlus hurleurs.
On me dit qu’Étienne, lassé, à jeté l’éponge au 75 éme kilo (il ne loupe plus grand chose.).
La fin est pour moi difficile, mais mon solide coéquipier me soutient jusqu’au bout.
Quand Aurillac pointe le bout de son clocher (au bout de 111 KM 5700D+! Menteur le Cantalou
avec ses 105), on retrouve une force insoupçonnée pour réussir à finir les 2 derniers kilomètres
dans les rues de la ville à une vitesse inadaptée à l’état de nos fibres musculaires meurtries par
19H59 d’effort. L’ambiance est parfaite, les applaudissements des gens nous portent et l’on
savoure l’arrivée ensemble, accueillis par nos copains en moins de 20 heures!
Jérôme arrivera après 24 H d’efforts, FINISHER!
J’aurais du aller plus vite, c’était largement faisable, parole de CANTALOU!
Un énorme MERCI à Manu, Benoit, Philippe, Alexandra, Nathalie, Pierre, Pierrick(à poil) Étienne et
les enfants! Ils ont sauvé ma course.
Fabrice

UTPMA : Le Cantalou est menteur !!!
UTPMA : Le Cantalou est menteur !!!
UTPMA : Le Cantalou est menteur !!!
UTPMA : Le Cantalou est menteur !!!
UTPMA : Le Cantalou est menteur !!!
UTPMA : Le Cantalou est menteur !!!
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S
Bravo à toute l'équipe ! Bravo Fabrice pour cet article digne d'un très bon journaliste sportif !
Répondre
G
Bravo à tous !<br /> Belle plume Fabrice : humour et émotion. <br /> Mais avec un taux de chute pareil faut se mettre au palet
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