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Publié par acchantonnay

Samedi : Ca y est, après 3 mois de préparation (plus ou moins studieuse) et 7 heures de route, nous y sommes. Comme les 2 années précédentes, les paysages sont superbes et le temps magnifique, rien que pour cela ça valait le coup. Les derniers préparatifs se font dans une ambiance studieuse et un rien stressée. Les questions habituelles reviennent : - Faut-il partir prudemment ou plutôt vite pour se mettre à l’abri de ces fameuses barrières horaires, les avis divergent et chacun peaufine sa tactique. - Qu’est-ce que tu prends dans ton sac ? Des vêtements chauds pour le soir ou plutôt léger pour te changer dans l’après-midi ? - Et pour l’alimentation, qu’est-ce que tu emportes ?? Combien de barres de céréales, pâte de fruits, pâte d’amandes, gel énergétique, barre énergique …. Beurk de tout façon nous le savons, au bout de 4 / 5 heures nous serons écœurés par tout ce sucre donc chacun à sa petite combine : Pierrick sa soupe au vermicelle mixée dans un bidon, David son pain du montagnard, Philippe son sandwich (resté dans le frigo … pas efficace !!) et pour ma part j’ai testé une nouvelle recette maison à base de pain, beurre de cacahuètes et viande de grison. Bon il faut être honnête cette recette reste à peaufiner mais malgré le scepticisme de mes compagnons j’ai tenu bon. Allez, maintenant au dodo.

Dimanche : Réveil à 3h45, dur dur, en plus de cela la nuit n’a pas été excellente (non personne ne ronfle) mais le stress et l’excitation n’aide pas à trouver le sommeil. Ca y est tout le monde est prêt, sac sur le dos, bâtons en main et frontale vissée sur la tête … attends personne n’oublie rien, David tu prends des gants, oui, non, oui, tu veux les miens, non, oui, bon finalement non. La ligne de départ n’attend plus que nous, il est 5 heures, Nant s’éveille, je n’ai plus sommeil.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une petite photo avec un grand sourire, la musique qui fait dresser les poils, feu d’artifice et top départ. Ca y est, les frontales sont allumées pour 2 heures, le rythme est plutôt soutenu mais bon, c’est toujours aussi dur d’être raisonnable, et pour ma part je me dis que je gérerai plus tard. KM 10 : Manu est déjà loin devant, je suis avec Pierrick, nous profitons du lever du soleil qui laisse entrevoir les massifs montagneux entourés d’un halo lumineux rouge (magnifique) quand tout à coup nous sentons un courant d’air : David vient de passer à notre niveau : « salut les gars !!». Hé oui David, tu venais déjà « «d’enrhumer » Philippe sans le voir, et tes bonnes résolutions de prudence de la veille semblent oubliées : tu voles en descente, ne mollit pas en côte et accélères sur le plat malgré les recommandations. Km 22 : ça y est nous attaquons les choses sérieuses : plus de 10 km d’ascension pour arriver au sommet du mont St Guiral, tout à coup ça papote beaucoup moins. Km 30 : il est l’heure, je décide de sortir mon fameux sandwich… et là à mon tour des ailes me poussent, je fausse compagnie à mes compagnons dans la montée. Les sensations sont excellentes, tout va bien, ça monte tout seul. J’ai mal nulle part, je suis à mon rythme et bonheur suprême pour un traileur j’entends dire sur les chemins mono-trace : « tu me dis si tu veux passer devant » !!!! Km 35 :

Le sommet est là (1 334 m) et nous redescendons déjà vers la Dourbies où le premier vrai ravitaillement nous attend avec soupe aux cèpes, toast au roquefort, banane, fromage (dans l’ordre que vous souhaitez)…. Petite pensée pour Philippe et Pierrick, j’espère qu’il ne galère pas trop au niveau digestif car sans un bon estomac ça devient vite une grosse galère le trail long. Cet arrêt fait énormément de bien et en plus les bénévoles en polaire jaune sont toujours là avec une grande gentillesse, mais il faut déjà repartir vers Trèves. Le parcours devient plus technique et la fatigue arrive tout doucement, mais les paysages sont magnifiques et il est maintenant fréquent d’être seul, sans d’autres coureurs pendant plusieurs minutes ce qui est vraiment agréable. Tout va bien, heureux d’être là au milieu de ces paysages . Km 52 : crac et m…. la cheville non pas ça !! Finalement rien de grave pas de douleur, c’est reparti. Km 55 : Trèves, 2° vrai ravitaillement, toujours du monde pour nous accueillir, ça fait du bien au moral. Ce coup là, la soupe est aux légumes mais ça passe bien quand même. Le soleil tape fort, interdiction de repartir si l’on n’a pas fait le plein d’eau : les petits hommes jaunes veillent sur nous. Nouveau départ vers Cantobre. Les organisateurs ont prévenu : « à partir de là il faut faire attention »… Effectivement plus ça va, moins ça va !!! Ça fait maintenant 9 heures que nous sommes partis et ça commence à se faire sentir. Km 57 : Encore un petit homme jaune : -« Bonjour allez c’est bien, bon courage » -« Merci, à vous aussi » -« Attention vous allez avoir 3 Km un peu pénibles » -« !!!!!! » Je regarde ma montre 57° Km : OK, donc pénible jusqu’au 60 °Km, on va gérer. 57, 2 Km : p…… mais il est où le sentier, ils ont taillé 3 arbustes à flanc de montage et ils appellent ça un sentier !!! Mais je pose où mes pieds moi !!!!! (petite pensée pour Philippe qui fait du 46 ¾, il va pas rigoler !!!!). Des pierres qui roulent sous les pieds, un ravin sur la gauche, des branches, des racines, ça monte, ça descend, il fait chaud, très chaud, il faut penser à boire régulièrement (M ….. j’ai bu récemment ou pas ????) et ça continu, impossible de courir plus de 3 foulées à la suite, c’est vraiment dur et si je ressors de là avec mes 2 chevilles j’ai de la chance. Ouf Km 60 : effectivement le sentier est plus joli, ça va mieux,….. mais maintenant c’est l’avant dernière difficulté du jour qui nous attend et là c’est très très très dur !!!! ça monte très raide, les marches sont de plus en plus hautes et la fatigue est bien là, la jambes brulent.

Km 63 : Surprise !!!!!!!! Manu est là, assis sur le bord du chemin, tout blanc (Manu pas le chemin), gros coup de bambou, 2 micros siestes n’ont pas suffi à le remettre d’aplomb. Un départ trop rapide, malgré l’expérience l’a cueilli dans cette partie très difficile. Pas décidé à le laisser aux vautours qui rôdent déjà, après un coup de pied au c…, nous repartons tous les 2, très très lentement et ce n’est pas pour attendre Manu, moi aussi je sens bien que je suis très limite. Fin de cette satanée montée et descente vers Cantobre, j’ai les cuisses en feu et je sens bien que Manu reprend du poil de la bête ….c’est moi qui suis maintenant sur le porte bagage !!!! SMS de David : abandon rien de grave juste épuisé aux alentours du fameux Km 63, M…… Km 67 : Dernier ravitaillement, vite une chaise !!!!! Alexandra est au petit soin pour nous, merci. David nous rejoint, ramené par des petits hommes jaunes, pas forcément déçu mais certain de ne pas pourvoir en faire plus. La prochaine fois ça passe largement, tu peux en être sûr. Toujours pas de nouvelles de Pierrick et Philippe …. Ca y est nous sommes repartis, plus que 8 km avant l’arrivée. Dernière difficulté, je n’ai plus de doute : Manu se sent mieux et moi de moins en moins bien. Plus que 4 Km : c’est rien 10 tours de stade !!!! Il faut relancer sur les parties plates et arriver avant la nuit. Dernière descente, je suis content de la faire de jour et je pleins les suivants qui feront ça de nuit. SMS de Pierrick : je suis avec Philippe, on arrive !!! Super ça c’est une bonne nouvelle même si apparemment l’estomac de Pierrick ne s’est pas bien tenu. Enfin la voix du speakeur : « ça sent la brasserie » comme dit Manu… Ouf 12h 43 de course et la ligne d’arrivée est franchie avec une grande satisfaction. Merci Manu, sans toi les derniers Km auraient été encore plus longs, et non Mattéo, je n’ai pas rattrapé ton papa, c’est bien ton papa qui m’a attendu. Reste maintenant à accueillir dignement nos 2 finishers et à marquer le coup pour Philippe : tout le monde ne s’offre pas le trail des Hospitaliers pour son anniversaire …. Finalement que ce soit pour Philippe et Pierrick ou Manu et moi, ce qui est bien dans ce genre d’épreuve, c’est que l’on s’entraine et que l’on s’entraide mutuellement pour aller au bout.

Mais la journée n’est pas finie, nous avons maintenant le plaisir de débriefer tous ensemble autour d’une bonne bière et de partager un bon repas. Et ça finalement, au-delà de nos satisfactions ou déceptions diverses ce n’est pas le moins important du week-end, alors à la prochaine et avis aux amateurs…. Benoit

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G
Big Bravo les gars ! <br /> Benoit tu m'a rendu nostalgique pour la journée avec ta belle histoire.
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K
Bravo les gars et félicitation à Benoit pour ce beau reportage "culinaire".
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